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Quel est le rôle de la consommation excessive de viande et de l'élevage intensif dans les grandes épidémies de ces vingt dernières années ?

En ce temps de crise sanitaire, nous réalisons de plus en plus que la consommation excessive de viande et la crise sanitaire du Covid-19 sont liées. Cette situation exceptionnelle nous invite à prendre du recul, pour remettre en question, entre autres, nos habitudes alimentaires afin d’éviter une nouvelle crise sanitaire et lutter contre le réchauffement climatique.

La consommation excessive de viande, vecteur de maladies 

Le coronavirus, apparu au sein d’un marché de produits animaux à Wuhan en Chine, s’est ensuite propagé d’individus à individus et est devenu, en l’espace de quelques semaines, la pandémie mondiale que l’on connait. Il s’agit d’une zoonose, infection qui se transmet des animaux vertébrés aux êtres humains. De nombreuses maladies infectieuses d’origine animale sont apparues au cours des vingt dernières années et ont conduit à des épidémies zoonotiques :

  • Le coronavirus de 2019-20 ;
  • Ebola en Afrique de l’Ouest en 2014 ;
  • La grippe aviaire (H5N1) en Europe en 2010 ;
  • La grippe porcine (H1N1) au Mexique en 2009 ;
  • Le Syndrome Respiratoire Aigu Sévère (SRAS) en Chine en 2003 ;
  • La vache folle (ESB) en Angleterre en 1986 ;

La production de viande industrielle amène inévitablement au confinement de milliers d’animaux, au déclin de la diversité génétique et à l’utilisation massive d’antibiotiques. Des conditions favorables à la mutation d’un agent pathogène pouvant devenir un virus transmissible à la population humaine. Le centre de contrôle et de prévention des maladies américain (The Centers for Disease Control and Prevention) a ainsi alerté que 3 nouvelles maladies infectieuses sur 4 proviennent des animaux.

Depuis 2004, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l’Organisation pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) et l’Organisation Mondiale pour de la Santé Animale (OIE) nous alertent ainsi sur l’urgence de restreindre notre consommation de viande, celle-ci ayant été désignée comme étant la cause des principales épidémies infectieuses du 21ème siècle.

Déclin des espèces, augmentation des maladies transmissibles

Certains chercheurs ont réfléchi depuis longtemps à l’origine de l’augmentation des maladies infectieuses. L’école vétérinaire de l’Université de Californie, par exemple, avance l’idée que les espèces dont la population et les territoires diminuent sont plus susceptibles de transmettre des virus. «Nos données illustrent la manière dont l’exploitation de la faune sauvage et la destruction de l’habitat naturel sous-tendent les transferts de maladies, nous confrontant au risque de maladies infectieuses émergentes», a ainsi expliqué la responsable de l’étude, Pr. Christine Johnson, à l’AFP. «Nous modifions les territoires par la déforestation, la conversion de terres pour l’agriculture et l’élevage. Ceci augmente la fréquence et l’intensité des contacts entre l’humain et la faune sauvage, créant les conditions idéales pour des transferts viraux». La diminution de la biodiversité ne permettrait plus à celle-ci de réguler les pathogènes et ces derniers se propageraient plus facilement et trouveraient de nouveaux hôtes : les Hommes.

La transmission de ces maladies serait ainsi imputable à l’activité humaine et ses conséquences sur l’écosystème : déforestation, construction, urbanisation, etc. Le lien entre la santé environnementale et la nôtre paraît alors de plus en plus évidente.

Transmission de maladies : le rôle de l’élevage intensif

L’augmentation des maladies infectieuses serait liée à la crise écologique. Et l’élevage intensif est une nouvelle fois mis en cause car il est en partie responsable de cette urgence environnementale. 80 % des terres agricoles sont utilisées pour la production de produits animaux. Du fait de la déforestation, l’élevage a réduit le territoire et l’habitat naturel des espèces sauvages, affaiblissant leur nombre et les poussant à cohabiter ensemble et à se rapprocher de nos habitations.

La situation que nous vivons actuellement est l’occasion à saisir pour changer nos habitudes de consommation et revoir nos modes de production alimentaire. Il est plus que nécessaire aujourd’hui de tout mettre en œuvre pour nous éviter une nouvelle crise sanitaire et endiguer celle écologique que nous vivons en toile de fond.

Par Guillaume Dubois et Cédric Meston, fondateurs HappyVore


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